L’artiste est au cœur de l’art depuis toujours, dans tous les sens du terme.
S’il est bien connu que peu importe l’art, son créateur y insuffle la vie et le marque de sa personnalité, il y a aussi d'autres moyens de voir l’artiste.
En effet, il existe de nombreuses œuvres qui mettent en scène des artistes fictifs.
L’artiste peut alors être une projection du créateur ou servir à donner un nouveau regard sur l’histoire narrée.
1. Jack Dawson — Titanic
Dans le film Titanic, Jack est un illustrateur hors pair qui montre toute l’étendue de son talent.
Au cours de cette scène maintenant devenue iconique, le bellâtre interprété par Leonardo DiCaprio dessine Rose au fusain.
Jack est un personnage dépeint comme innocent.
Son talent artistique est un trait de caractère destiné à montrer que malgré sa condition sociale, il est doté d’une grande intelligence et d’une vision du monde candide.
Pour la petite anecdote, DiCaprio n’a aucun talent de dessinateur et c’est donc James Cameron qui a dessiné Rose.
En effet, pour pouvoir réaliser ce type d’exploit, il faut une formation en illustration incluant des programmes complets afin de développer sa créativité.
Comme le réalisateur de Titanic l’a expliqué, il voulait un dessin qui suggère la personnalité de Rose.
Cela montrait que Jack était perspicace et qu’il avait décelé des qualités autres que physiques chez elle.
2. Basil Hallward — Le portrait de Dorian Gray
Avec le portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde a créé un personnage unique en son genre.
Le fantastique est ici utilisé pour souligner l’égo du personnage et il en fait une nouvelle figure intemporelle digne de Narcisse.
Le personnage de Gray est proche de son auteur et donnera ce que l’on appelle le syndrome d’Oscar Wilde.
Cependant, ici, ce n’est pas l’homme qui refusait de vieillir qui est intéressant, mais bien Basil Hallward.
Hallward est le peintre à l’origine du portrait.
Au cours de l’œuvre, il sera amené à questionner son rapport à l’art et l’utilisation qu’en fait son mécène.
Suite au pacte de Dorian Gray, le portrait se détériore pour devenir de plus en plus hideux.
Basil Hallward refuse de voir son art transformé de la sorte et Dorian Gray finit par l’assassiner.
3. Edward — Edward aux mains d’argent
Edward est sans aucun doute l’un des personnages les plus emblématiques des carrières de Tim Burton et de Johnny Depp.
Il est une expérience comparable au monstre de Frankenstein contraint de se cacher, car différent, mais doté d’un talent inouï pour la sculpture malgré ses mains faites de ciseaux.
Edward est un archétype cher à Tim Burton, celui du “freak”, de l’inadapté social qui est jugé pour sa différence, mais qui cache une bonté infinie et un talent insoupçonné.
Il montre qu’il peut améliorer la communauté qu’il tente d’intégrer, mais lorsque les gens comprennent ce qu’il est, il est banni à nouveau.
L’artiste fictif, constante figure tragique
Au travers de ces trois exemples, il y a un schéma qui se dessine.
L’artiste fictif peut être flamboyant ou renfermé, il finit toujours tragiquement.
Chacun de ces artistes rencontre un funeste destin.
Comme leur art est la capture d’un instant spontané, leur talent doit être apprécié au moment où ils existent et ne pourra être reproduit par la suite.