Tu te souviens de l’époque où monter une vidéo, c’était passer des heures à caler un fondu, bidouiller les couleurs et faire des allers-retours entre ton clavier et ton café froid ?
Cette époque n’est pas tout à fait révolue, mais elle prend un sacré coup dans les pixels. Car aujourd’hui, l’intelligence artificielle commence à s’incruster sérieusement dans le métier de monteur vidéo.
Tu veux que ça coupe automatiquement les blancs, que ça ajoute des sous-titres dynamiques, que ça recadre pour TikTok ou que ça synchronise le son avec les temps forts ? Il y a une IA pour ça. Voire cinq.
Et là, une question se pose : à quoi bon passer des heures à peaufiner ton montage si une IA peut le faire en dix minutes, sans pause pipi ?
Ce que l’IA sait déjà faire (et ça fait peur)
Petit tour rapide des super-pouvoirs de ces outils :
- Couper automatiquement les silences et les hésitations
- Identifier les moments clés d’un discours ou d’une interview
- Générer des transitions fluides et dynamiques
- Ajouter des sous-titres stylés, multilingues et calés à la microseconde
- Recadrer pour les formats verticaux (TikTok, Shorts, Reels)
- Synchroniser image et musique, au rythme du BPM
- Générer des effets ou b-rolls pertinents avec une simple instruction en langage naturel
Des plateformes comme Runway, Pika, CapCut, Wisecut, ou Descript proposent tout ça. Certaines avec des versions payantes, d’autres avec des options de montage vidéo AI gratuit assez généreuses pour démarrer sans sortir la carte bleue.
Et pendant que tu cherches encore où est passé ton calque de texte, l’IA a déjà rendu le projet en HD, version courte et version longue prêtes à poster.
Et le rôle du monteur dans tout ça ?
Alors non, ton taf ne disparaît pas. Mais il mute. Tu n’es plus juste celui qui découpe, assemble et habille. Tu deviens celui qui oriente, décide, et affine.
Autrement dit, tu ne codes plus les transitions à la main, tu les commandes. Tu ne règles plus les niveaux sonores manuellement, tu vérifies que l’IA ne t’a pas foutu un fondu douteux entre deux phrases. Tu ne montes plus chaque plan à la sueur de ton front, tu sélectionnes, tu diriges, tu ajustes.
La compétence reine, ce n’est plus la maîtrise d’un logiciel, c’est la capacité à raconter une histoire et à savoir ce que tu veux faire dire à ta vidéo.
Bref, tu ne seras pas remplacé par une IA, mais par quelqu’un qui sait mieux l’utiliser que toi.
Faut-il tout lâcher pour faire du latte art ?
Soyons honnêtes. Si tu passes encore trois heures à exporter une vidéo parce que ton ordi chauffe comme une plancha, et que tu refuses obstinément d’utiliser les nouveaux outils, tu vas vite te faire distancer.
Mais si tu t’y mets, maintenant, intelligemment, en testant ce qui existe (même en logiciel gratuit, il y a déjà de quoi faire des trucs bluffants), tu restes dans la course. Mieux : tu gagnes du temps, tu bosses plus vite, tu peux accepter plus de projets... ou prendre plus de week-ends.
Et puis il faut voir l’IA comme une collègue surdouée mais un peu conne. Elle va te mâcher le travail, mais elle ne comprendra jamais pourquoi tu veux ce silence de deux secondes pile au bon moment. Elle n’a pas ton œil, ni ton intention.
Et si tu débutes dans le montage ?
Bonne nouvelle : tu n’as plus besoin d’avoir passé six mois sur Premiere Pro ou de savoir ce qu’est un codec H.264. Grâce aux outils actuels, tu peux déjà monter des vidéos impactantes en quelques clics.
Par exemple :
- CapCut AI (gratuit) est parfait pour créer des vidéos verticales dynamiques avec texte animé, zoom intelligent et musique automatique.
- Wisecut découpe automatiquement les blancs et ajoute des sous-titres. Parfait pour les formats interview.
- Descript permet de monter une vidéo comme un document texte. Tu supprimes une phrase dans la transcription, la vidéo suit. Oui, c’est magique.
- Runway va encore plus loin, avec du montage automatisé, de la génération d’images ou de transitions, et des effets spéciaux en un clic.
Avec un peu de flair et une connexion internet correcte, tu peux déjà créer un portfolio pro. C’est là que ça peut devenir un vrai tremplin.
Ce qu’il faut retenir
- Si ton métier, c’est juste de couper et assembler, l’IA peut déjà faire mieux et plus vite.
- Si ton métier, c’est de raconter, structurer et transmettre une intention, tu as encore toute ta place.
- L’IA ne te vole pas ton job, elle change juste les règles du jeu. Et tu ferais bien de lire le nouveau manuel.
- Les outils de montage vidéo AI sont une super porte d’entrée pour te former et rester à jour.
Alors, tu veux rester derrière la machine à café ou tu préfères en faire une juste pour le plaisir, après avoir monté trois vidéos en une matinée ?